REMISE DE LA CROIX DE COMMANDEUR DE LA LEGION D'HONNEUR A MME EMMA BONINO
Palais Farnèse, vendredi 20 mars 2009
Discours de Mme Emma Bonino
Monsieur l'Ambassadeur, mon cher Jean-Pierre, chers amis,
je suis très honorée de recevoir ce soir les insignes de Commandeur de la Légion d'Honneur. Une distinction depuis toujours entourée d'un mythe extraordinaire qui la rend particulièrement convoitée . Je suis très reconnaissante à Jean-Pierre Jouyet pour avoir voulu être present personnellement à cette cérémonie: cela me touche beaucoup.
Je suis aussi très touchée par les motivations de cette décoration, à savoir mon engagement européen et mes campagnes en soutien des droits des femmes. Venant d'un grand Pays comme la France, avec sa grande tradition d'engagement à la fois dans la construction européenne, et dans la protection des droits de l'homme partout dans le monde, il y a de quoi s'emouvoir à cette reconnaissance - d'autant plus que j'en ai pas encore reçu de semblables en Italie! Un double merci donc à la France.
L'Ambassadeur de La Sablière nous parlait de l'Europe. Jean-Pierre Jouyet - qui en sait quelque chose, ayant passé une partie de sa carrière dans les couloirs du Berlaymont bien avant de se retrouver à gérer la dernière Présidence française - a dû déployer, dans son ouvrage "Une Présidence de crise" des trésors de diplomatie, et quelques bonnes doses d'optimisme pour ne pas céder à la désillusion. C'est en fait le courage de la détermination qui prévaut chez lui. La détermination à poursuivre un projet d'intégration qui est important pour le futur de nos Pays ; qui a fait ses épreuves pendant des décennies de paix et de prosperité partagées ; et dont l'irreversibilité a toujours été ressentie comme un aquis, par notre génération en tout cas.
Je partage son courage, et sa détérmination. Il faut se battre pour les choses dans lesquelles on croit et je suis bien placée pour le savoir. Mais l'Europe - aussi bien notre continent que l'Union Européenne qui en est l'expression politique la plus spéctaculaire - ne se porte pas très bien de nos jours.
Est-ce qu'elle va tenir la route? C'est la question, presque inimaginable jusqu' il y à quelques mois seulement, qui transpire non seulement dans quelques analyses pessimistes, mais aussi très souvent dans les réflexions d'européistes acharnés. Crises financières; crise économique globale; crise sociale montante; crise de confiance de la part des citoyens; crise de croissance dans les rélations internationales risquent d'aboutir,dans ces temps difficiles, à l'addition d'une crise de projet.
Dans l' Histoire, c'est justement les moments de crise qui nous poussent à devenir des visionnaires, comme l'ont été Altiero Spinelli et Jean Monnet ("rien n'est possibile sans les hommes, rien n'est durable sans les institutions") ou comme Adenauer, De Gasperi, Kohl, Delors et bien d'autres…qui auraient sans doute fait de cette crise une occasion pour relancer l'Europe. Mais combien de leaders visionnaires de ce genre figuraient dans la photo de famille (une vraie foule ! on se croirait à une manif de retraités) du Sommet de Bruxelles hier?
Face à la mondialisation de la crise qui se déploie de façon inèxorable, les parcours solitaires des protectionnismes, des nationalismes, des localismes, ne représentent guère une réponse adéquate. Comme le disait Ulrich Beck : "Qui, sinon l'Union européenne, possède l'expérience pour gérer les interdépendences globales et concilier les interêts nationaux aux interêts communs?". Sage question. J'aimerais être rassurée sur la réponse. Mais il est clair dans mon ésprit que la réponse ne viendra, cette fois-ci, qu'à l'issue d'un "parcours du combattant" qui verra l'Union Européenne faire face dans les mois à venir à de multiples défis sans précédents : une crise économique qui stresse à la fois la solidarité à 27 et la monnaie unique; la mise en oeuvre du Traité de Lisbonne - le dernier Traité de ce genre j'espère - ou son abandon définitif; un retour puissant sur la scène globale des Etats-Unis, dans un role attrayant et positif, après des années de vide d'initiative que l'UE n'a malhereusement jamais su remplir, malgré les appels du pied venant de partout, du MO à l'Afrique à l'Iran.
Cari amici, teniamoci dunque stretti l'euro e il mercato interno.
Dalla fine della Seconda Guerra mondiale in poi l’Europa ha goduto di pace e di prosperità come non mai. Pochi possono contestare il fatto che la Comunità Europea abbia giocato un ruolo chiave. Il suo elemento centrale è stato, ed è, il mercato comune, che garantisce libertà di movimento alle persone, ai capitali, ai beni e ai servizi.
Le economie degli stati membri sono adesso così interconnesse da formare un forte e coeso mercato interno. Questo è ciò che tiene veramente insieme le diverse visioni dell’Europa. E' stata la forza trainante che ha spazzato via frontiere e controlli, e ha indotto 16 stati membri a rinunciare alle loro monete nazionali per adottare l’euro. Ha inoltre sospinto la crescita economica e, attraverso l’allargamento, ha rafforzato e stabilizzato la democrazia in Europa.
È per questa semplice ragione che ogni minaccia al mercato interno deve essere interpretata come una minaccia alla prosperità dell’Europa, una prosperità basata su di un bene pubblico intangibile: l’insieme di regole che lo ha reso possibile.
L'Unione europea è davanti ad una bivio: da una parte, se sarà capace di affrontare e di credere al progetto fondatore, c'è il cammino per andare avanti; dall'altra, magari pensando di proteggere "specificità " incapaci in realtà di reggere la sfida della globalizzazione, imboccherà un vicolo cieco che farà perdere sempre di più la sua ragion d'essere.
Se l'Europa non è traguardo, valore aggiunto, "sogno" se vogliamo, perché diventa una mera camera di compensazione di interessi contrapposti, non è, e non sarà mai, un progetto attraente.
Merci ancore une fois, Monsieur l'Ambassadeur, cher Jean-Pierre, pour une journée tout à fait spéciale. Je remercie aussi de tout coeur tous mes amis, mes camarades du Parti Radical, mes collaborateurs, actuels et passés, sans qui je ne serais où j'en suis, en tous cas sûrement pas içi ce soir à recevoir une décoration qui me comble d'orgueil personellement mais qui rend mérite aussi à l'histoire du Parti Radical, à ses batailles de plusieurs décennies en Europe et à coté des femmes.
Oui, les femmes, n'oublions pas, pour lesquelles on s'est battu avec acharnement afin d'éliminer toute forme de discrimination dont elle est victime, pour obtenir le droit à la dignité, à la vie, à l'intégrité et à la sécurité physique de sa persone, leur protéction lors des conflits armés, le droit à l'éducation et à la formation, les droits économiques et à la dignité sociale, ainsi que le droit à la santé et à la reproduction...
Hier içi chez nous, avec les luttes des années 60 e 70 pour l'émancipation feminine, aujourd'hui et demain partout dans le monde, pour les femmes afghanes opprimées comme pour les millions de jeunes filles victimes des Mutilations Génitales Féminines objet, comme vous savez, de notre campagne internationale qui vise à son abandon, un résultat finalement accessible à condition de trouver les ressources, l'énergie et la vigueur necessaires pour redoubler nos efforts.
Merci beaucoup. Grazie mille.
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